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XXIII

LES RÉCITS


Camille et Madeleine attendaient avec impatience chez Mme de Fleurville le réveil de leurs amies. Mme de Rosbourg ne quittait pas la chambre de Marguerite : elle voulait avoir sa première parole et son premier sourire.

« Maman, dit Camille, vous disiez hier que Marguerite et Sophie auraient pu ne jamais revenir ; elles auraient toujours fini par retrouver leur chemin ou par rencontrer quelqu’un, du moment qu’elles n’étaient pas perdues. »

Madame de Fleurville.

Tu oublies, chère petite, qu’elles étaient dans une forêt de plusieurs lieues de longueur, qu’elles n’avaient rien à manger, et qu’elles devaient passer la nuit dans cette forêt, remplie de bêtes fauves.

Madeleine.

Il n’y a pas de loups, pourtant ?

Madame de Fleurville.

Au contraire, beaucoup de loups et de sangliers. Tous les ans on en tue plusieurs. As-tu remarqué que leurs robes, leurs bas, étaient