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entra, apportant deux grandes tasses de bouillon avec une bonne croûte de pain grillé. Elle les posa devant Sophie et Marguerite.

Élisa.

Mangez, mes pauvres enfants ; vous n’avez peut-être pas dîné !

Marguerite.

Non, nous avons bu seulement à un ruisseau que nous avons trouvé dans la forêt.

Élisa.

Pauvres petites ! vite, mangez ce que je vous apporte ; vous boirez ensuite un petit verre de malaga ; et puis, ajouta-t-elle en se retournant vers Mme de Rosbourg et Mme de Fleurville, il faudrait les faire coucher ; elles doivent être épuisées de fatigue.

Madame de Fleurville.

Élisa a raison. Les voici retrouvées ; à demain les détails ; ce soir, contentons-nous de remercier Dieu de nous avoir rendu ces pauvres enfants, qui auraient pu ne jamais revenir.

Sophie et Marguerite avaient avalé avec voracité tout ce qu’Élisa leur avait apporté ; après avoir embrassé tendrement tout le monde, elles allèrent se coucher. Aussitôt qu’elles eurent la tête sur l’oreiller, elles tombèrent dans un sommeil si profond, qu’elles ne s’éveillèrent que le lendemain, à deux heures de l’après-midi !