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marchèrent longtemps ; enfin elles arrivèrent à l’endroit où se croisaient plusieurs chemins exactement semblables. Là elles s’arrêtèrent.

« Quel chemin faut-il prendre ? demanda Marguerite.

— Je ne sais pas ; ils se ressemblent tous.

— Tâche de te rappeler celui par lequel nous sommes venues. »

Sophie regardait, recueillait ses souvenirs et ne se rappelait pas.

« Je crois, dit-elle, que c’est celui où il y a de la mousse.

— Il y en a deux avec de la mousse ; mais il me semble qu’il n’y avait pas de mousse dans le chemin que nous avons pris pour venir.

— Oh si ! il y en avait beaucoup.

— Je crois me rappeler que nous avons eu de la poussière tout le temps.

— Pas du tout ; c’est que tu n’as pas regardé à tes pieds. Prenons ce chemin à gauche, nous serons arrivées en moins d’une demi-heure. »

Marguerite suivit Sophie ; toutes deux continuèrent à marcher en silence ; inquiètes toutes deux, elles gardaient pour elles leurs pénibles réflexions. Au bout d’une heure, pourtant, Marguerite s’arrêta.

Marguerite.

Je ne vois pas encore le bout de la forêt ; je suis bien fatiguée.