— Et moi aussi, dit Sophie.
— Il y a bien longtemps que nous sommes parties. »
Sophie ne répondit pas : elle était trop agitée, trop inquiète pour dissimuler plus longtemps sa terreur. « Si nous retournions à la maison ? dit Marguerite.
— Oh oui ! retournons.
— Qu’est-ce que tu as, Sophie, on dirait que tu as envie de pleurer ?
— Nous sommes perdues, dit Sophie en éclatant en sanglots ; je ne sais plus mon chemin, nous sommes perdues.
— Perdues ! répéta Marguerite avec terreur ; perdues ! Qu’allons-nous devenir, mon Dieu !
— Je me suis absolument trompée de chemin, s’écria Sophie en sanglotant, à l’endroit où il y en a plusieurs qui se croisent ; je ne sais pas du tout où nous sommes. »
Marguerite, la voyant si désolée, chercha à la rassurer en se rassurant elle-même.
« Console-toi, Sophie, nous finirons bien par nous retrouver. Retournons sur nos pas et marchons vite ; il y a longtemps que nous sommes parties ; maman et Mme de Fleurville seront inquiètes ; je suis sûre que Camille et Madeleine nous cherchent partout. »
Sophie essuya ses larmes et suivit le conseil de Marguerite : elles retournèrent sur leurs pas et