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Marguerite.

Il me semble pourtant que je dois le dire au moins à maman.

Sophie.

Mais pas du tout. Si tu le dis à ta maman, ils voudront tous venir avec nous, ils voudront tous donner de l’argent ; et nous, que ferons-nous ? Nous resterons là à écouter et à regarder, comme l’autre jour dans la cabane de Françoise et de Lucie. Quel bien avons-nous fait là-bas ? Aucun ; c’est Mme de Rosbourg qui a parlé et qui a tout donné.

Marguerite.

Sophie, je crois que nous sommes trop petites pour nous en aller toutes seules dans la forêt.

Sophie.

Trop petites ! Tu as six ans, moi j’en ai huit, et tu trouves que nous ne pouvons pas sortir sans nos mamans ou sans une bonne ? Ha ! ha ! ha ! J’allais seule bien plus loin que cela quand j’avais cinq ans.

Marguerite hésitait encore.

Sophie.

Je vois que tu as tout bonnement peur ; tu n’oses pas faire cent pas sans ta maman. Tu crains peut-être que le loup ne te croque ?

Marguerite, piquée.

Du tout, mademoiselle, je ne suis pas aussi sotte que tu le crois ; je sais bien qu’il n’y a pas de