XXII
SOPHIE VEUT EXERCER LA CHARITÉ
Sophie avait été fortement impressionnée de l’aventure de Françoise et de Lucie ; elle avait senti le bonheur qu’on goûte à faire le bien. Jamais sa belle-mère ni aucune des personnes avec lesquelles elle avait vécu n’avaient exercé la charité et ne lui avaient donné de leçons de bienfaisance. Elle savait qu’elle aurait un jour une fortune considérable, et, en attendant qu’elle pût l’employer au soulagement des misères, elle désirait ardemment retrouver une autre Lucie et une autre Françoise. Un jour la mère Leuffroy, la jardinière, avec laquelle elle aimait à causer, et qui était une très bonne femme, lui dit :
« Ah ! mam’selle, il y a bien des pauvres que vous ne connaissez pas, allez ! Je connais une bonne femme, moi, par delà la forêt, qui est tout à fait malheureuse. Elle n’a pas toujours un morceau de pain à se mettre sous la dent. »
Où demeure-t-elle ? Comment s’appelle-t-elle ?
Elle reste dans une maisonnette qui est à l’en-