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suis reconnaissante ! Mes bonnes petites demoiselles, merci, oh ! merci. » Les petites étaient aussi joyeuses que Lucie et Françoise. La vue de tant de bonheur leur était une excellente leçon de charité. Sophie se promettait de toujours être charitable, de donner aux pauvres tout l’argent de ses menus plaisirs. La journée se termina par un repas excellent, que Mme de Fleurville avait fait apporter chez Françoise. Tous dînèrent ensemble sur la table neuve avec la vaisselle et le linge de Françoise. Élisa fut de la partie ; Camille et Madeleine la placèrent entre elles et eurent soin de remplir son assiette tout le temps du dîner. On servit de la soupe, un gigot rôti, une fricassée de poulet, une salade et une tourte aux pêches. Lucie se léchait les doigts ; les enfants jouissaient de son bonheur, que partageait Françoise.

Après le dîner, Mme de Rosbourg et Mme de Fleurville retournèrent au château, laissant Élisa avec les enfants, qui avaient instamment demandé de rester pour aider Lucie à laver, à essuyer la vaisselle et à tout mettre en ordre.

Quand tout fut propre et rangé, quand on eut soigneusement renfermé dans le buffet les restes du repas, Élisa et les enfants se retirèrent ; Lucie aida sa mère à se coucher, et se reposa elle-même des fatigues de cette heureuse journée.