Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/229

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toute la soirée ; elles recommencèrent avec Élisa quand elles allèrent se coucher ; elles parlaient encore en se mettant au lit ; la nuit, elles rêvèrent de Lucie, et le lendemain leur première pensée fut d’aller à la petite maison blanche. Quand Mme de Fleurville leur proposa de les y mener, Mme de Rosbourg était partie depuis longtemps pour acheter le mobilier promis la veille. Elles trouvèrent Françoise sensiblement mieux et levée ; Lucie avait demandé à un petit voisin obligeant de lui faire un balai ; elle avait nettoyé non seulement les chambres, mais le devant de la maison ; les lits étaient bien proprement faits, le bois qu’elle avait acheté était rangé en tas dans la cave ; avec un de ses vieux haillons elle avait essuyé la table, les chaises, les cheminées : tout était propre. Françoise et Lucie se promenaient avec délices dans leur nouvelle demeure quand Mme de Fleurville et les enfants arrivèrent ; elles apportaient quelques provisions pour le déjeuner ; Lucie se mit en devoir de préparer le repas. Les enfants lui proposèrent de l’aider.

Lucie.

Merci, mes bonnes chères demoiselles, je m’en tirerai bien toute seule ; il ne faut pas salir vos jolies mains blanches à faire le feu et à fondre le beurre.

Marguerite.

Mais saurais-tu faire une omelette, une soupe ?