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mit à rire si fort que Marguerite et Sophie se fâchèrent, pendant que Camille et Madeleine rougissaient de contrariété.

Élisa, riant encore.

Et vous croyez que votre maman enverra tout cet amas de choses inutiles ?

Sophie, piquée.

Il n’y a rien que de très utile dans ce que nous avons fait apporter.

Élisa.

Utile pour une maison comme la nôtre ; mais pour une pauvre femme qui n’a pas seulement un lit à elle, que voulez-vous qu’elle fasse de tout cela ? Et comment viendrait-elle à bout de ranger et de nettoyer tous ces meubles ? et comment mangerait-elle tout ce pain, qui serait dur comme une pierre avant qu’elle arrivât à la dernière bouchée ? cette viande, qui serait gâtée avant qu’elle en eût mangé la moitié ? ce beurre, ces œufs, ces légumes ? Tout serait perdu, vous le voyez bien.

Camille.

Mais toi-même, Élisa, tu as préparé des matelas, des oreillers, des draps, des couvertures.

Élisa.

Certainement, parce que c’est nécessaire pour