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« Chère amie, dit Mme de Rosbourg à Mme de Fleurville, pendant que j’irai chez le propriétaire de cette maison, ayez la bonté de rentrer au château et d’envoyer une charrette qui ramènera la femme Lecomte, et une seconde voiture qui apportera ici les meubles et les effets indispensables pour ce soir. La pauvre femme pourra dès aujourd’hui passer la nuit dans un bon lit, en attendant que je lui achète de quoi se meubler convenablement. »

Mme de Fleurville et les enfants partirent sans plus attendre. Les enfants, aidés d’Élisa, se chargèrent de rassembler tout ce qu’il fallait pour le coucher et le dîner de Françoise et de Lucie. Mais, quand chacune d’elles eut fait apporter les objets qu’elle croyait absolument nécessaires, il y en avait une telle quantité, qu’une seule charrette n’aurait pu en contenir même la moitié. C’étaient des tables, des chaises, des fauteuils, des tabourets, des flambeaux, des vases, des casseroles, des cafetières, des tasses, des verres, des assiettes, des carafes, des balais, des brosses, des tapis, un pain de sucre, deux pains de six livres chacun, une marmite pleine de viande, une cruche de lait, une motte de beurre, un panier d’œufs, dix bouteilles de vin, toutes sortes de provisions en légumes en fruits, en saucissons, jambons, etc., etc.

Quand Élisa vit cet amas d’objets inutiles, elle se