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Camille.

Comment cela ? Il faudrait des lampions.

Élisa.

Eh ! nous allons en faire.

Madeleine.

Avec quoi ? comment ?

Élisa.

Avec des coquilles de noix et de noisettes, de la cire jaune et de la chandelle.

Marguerite.

Bravo, Élisa ! Que d’esprit tu as ! Viens que je t’embrasse.

Et Marguerite se jeta sur Élisa pour l’embrasser ; Camille, Madeleine, Sophie en firent autant, de sorte qu’Élisa, enlacée, étouffée, chercha à esquiver ces élans de reconnaissance ; elle voulut se sauver : les quatre petites se pendirent après elle, et ce ne fut qu’après bien des courses qu’elle parvint à leur échapper. On l’entendit s’enfermer dans sa chambre : impossible d’y entrer, la porte était solidement verrouillée.

Marguerite.

Élisa ! Élisa ! ouvre-nous, je t’en prie.

Camille.

Élisa ! ma bonne Élisa, nous ne t’embrasserons plus que cent cinquante fois.

Madeleine.

Élisa, excellente Élisa, ouvre ; nous avons à te parler.