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je serais bien aise qu’il passât la nuit dehors pour qu’il voie la différence qu’il y a entre une bonne cage chaude avec des grains et de l’eau, et un bois humide sans rien à manger ni à boire.

Sophie.

Pauvre Mimi ! comme il est bête d’être méchant !

La nuit arriva et les petites allèrent se coucher sans que Mimi reparût ; elles en parlèrent souvent dans la soirée, se promettant bien d’aller le lendemain à sa recherche.

« Et il y gagnera de ne plus aller se promener dehors », dit Madeleine.

Le lendemain, quand les enfants furent prêtes à sortir, Mme de Rosbourg les emmena à la recherche de Mimi ; elles parcoururent tout le bois en appelant Mimi ! Mimi ! Elles revenaient tristes et inquiètes de leur inutile recherche, lorsque Marguerite, qui marchait en avant, fit un bond et poussa un cri.

« Qu’est-ce ? demandèrent à la fois les trois petites.

— Regardez ! Regardez ! dit Marguerite d’une voix terrifiée en montrant du doigt un petit amas de plumes et à côté la tête très reconnaissable de l’infortuné Mimi.

— Mimi ! Mimi ! malheureux Mimi ! s’écrièrent les enfants. Pauvre Mimi ! mangé par un vautour ou par un émouchet ! »

Mme de Rosbourg se baissa pour mieux exami-