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— Comment veux-tu, dit Sophie, qu’un pauvre oiseau demande pardon ?

— Je veux que, lorsque je mettrai ma main dans sa cage, il vienne se poser dessus gentiment, en la becquetant, et non pas en donnant de grands coups de bec comme il a fait ce matin.

— Oui, Madeleine, dit Camille, tu as raison ; il faut le traiter un peu sévèrement ; tu l’as trop gâté. »

Et les enfants se remirent à leur travail, reprirent leurs jeux et firent leurs repas, sans que Mimi reparût. À la fin de la journée elles commencèrent à s’inquiéter de cette longue absence ; elles allèrent plusieurs fois le chercher et l’appeler dans le jardin et dans le bois, mais Mimi ne répondait ni ne paraissait.

Madeleine.

Je crains qu’il ne soit arrivé quelque chose à ce pauvre Mimi.

Marguerite.

Peut-être est-il perdu et ne retrouve-t-il pas son chemin ?

Camille.

Oh non ! c’est impossible ; les oiseaux ne peuvent pas se perdre : ils voient si bien et de si loin qu’ils aperçoivent toujours leur maison.

Sophie.

Peut-être boude-t-il encore ?

Madeleine.

S’il boude, il a un bien mauvais caractère, et