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légère tape, je t’enfermerai demain si tu m’ennuies encore. » Mais Mimi recommençait toujours, et Madeleine ne l’enfermait pas.

« Qu’as-tu donc, Madeleine ? tu parais fatiguée ce soir », dit un jour Mme de Fleurville à Madeleine, qui s’endormait.

Madeleine.

Oui, maman, j’ai envie de dormir ; mes yeux se ferment malgré moi.

Marguerite.

Je parie que c’est à cause de Mimi.

Madame de Rosbourg.

Comment Mimi peut-il donner sommeil à Madeleine ? Tu parles trop souvent sans réfléchir, Marguerite.

Marguerite.

Pardon, maman ; vous allez voir que j’ai très bien réfléchi. Quand on a sommeil, c’est qu’on a envie de dormir.

Madame de Rosbourg, riant.

Oh ! c’est positif, et je vois que tu raisonnes au moins aussi bien que Mimi. (Tout le monde rit.)

Marguerite.

Attendez un peu, maman, pour vous moquer de moi. Je continue : quand on a envie de dormir, c’est qu’on a besoin de dormir. (Tout le monde rit plus fort ; Marguerite, sans se troubler, continue son raisonnement.) Quand on a besoin de dormir, c’est qu’on n’a pas assez dormi ; quand on n’a pas