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— Imbécile de Sophie ! » ajouta Marguerite.

Sophie était aussi étonnée que confuse.

« Je ne savais pas…, je ne croyais pas… dit-elle en balbutiant.

Marguerite.

Aussi pourquoi veux-tu toujours faire quand tu ne sais pas ?

Élisa.

Chut ! Marguerite, pas de colère ; vous voyez bien que Sophie est aussi peinée que vous de ce qu’elle a fait. Tâchons de ranimer le pauvre oiseau ; peut-être n’est-il pas encore mort.

Madeleine, tristement.

Croyez-vous qu’il puisse revivre ?

Élisa.

Essayons toujours ; Sophie, allez me chercher un peu de vin.

Sophie se précipita pour faire la commission ; pendant son absence, Élisa entrouvrit le bec du petit oiseau et souffla doucement dedans ; quand Sophie eut apporté le vin et qu’elle lui en eut mis deux gouttes dans le bec, l’oiseau fit un léger mouvement avec ses ailes.

« Il a bougé ! il a bougé ! » s’écrièrent ensemble les quatre petites. En effet, au bout de cinq minutes le rouge-gorge était revenu à la vie ; il s’agitait, il déployait et repliait ses ailes, il redevenait vif comme avant d’avoir été emmailloté.