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Camille.

Pourtant, maman, Marguerite avait raison de vouloir donner des confitures à la pauvre mère Jean, et c’était très mal à Sophie d’être orgueilleuse et méchante.

Madame de Fleurville.

C’est vrai, Camille ; mais Marguerite n’aurait pas dû s’emporter. Ce n’est pas en se fâchant qu’elle lui aurait fait du bien ; elle aurait dû lui démontrer tout doucement qu’elle devait secourir les pauvres et travailler pour eux.

Camille.

Mais, maman, Sophie ne voulait pas l’écouter.

Madame de Fleurville.

Sophie est vive, mal élevée, elle n’a pas l’habitude de pratiquer la charité, mais elle a bon cœur, et elle aurait compris la leçon que vous lui auriez toutes donnée par votre exemple ; elle en serait devenue meilleure, tandis qu’à présent elle est furieuse et elle offense le bon Dieu.

Madeleine.

Oh ! maman, permettez-moi d’aller lui parler ; je suis sûre qu’elle pleure, qu’elle se désole et qu’elle se repent de tout son cœur.

Madame de Fleurville.

Non, Madeleine, je veux qu’elle reste seule jusqu’à ce soir ; elle est encore trop en colère pour t’écouter ; j’irai lui parler dans une heure.

Et Mme de Fleurville alla avec Camille et Made-