elle ne dit pas un mot. Camille, Madeleine et Marguerite, croyant qu’elle boudait, causaient entre elles sans adresser la parole à Sophie ; elles arrivèrent ainsi jusqu’à leur chambre de travail, où leurs mamans les attendaient pour leur donner leurs leçons.
« Vous arrivez bien tard, mes petites », dit Mme de Rosbourg.
C’est que nous avons été jusqu’au petit bois pour avoir des groseilliers ; c’est un peu loin, maman.
Allons, à présent, mes enfants, travaillons ; que chacun reprenne ses livres et ses cahiers.
Camille, Madeleine et Marguerite se placent vivement devant leurs pupitres ; Sophie avance lentement, sans dire une parole. La lenteur de ses mouvements attire l’attention de Mme de Fleurville, qui la regarde et dit :
« Comme tu es pâle, Sophie ! Tu as l’air de souffrir ! qu’as-tu ? »
Sophie rougit légèrement ; les trois petites la regardent ; Marguerite s’écrie : « C’est le cassis ! »
Quel cassis ? Que veux-tu dire, Marguerite ?
Ce n’est rien, madame ; Marguerite ne sait ce