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le cœur de ta belle-mère s’adoucisse et que tu puisses vivre heureuse avec elle.

Sophie ne répondit rien ; elle avait l’air de trouver le conseil de Mme de Fleurville trop difficile à suivre. Marguerite paraissait tout interdite, comme si Mme de Fleurville avait dit une chose impossible à faire ; Mme de Rosbourg s’en aperçut.

Madame de Rosbourg, souriant.

Qu’as-tu donc, Marguerite ? Quel petit air tu prends en regardant Mme de Fleurville.

Marguerite.

Maman…, c’est que… je n’aime pas que…, je suis fâchée que… que… je ne sais comment dire ; mais je ne veux pas demander au bon Dieu que la méchante Mme Fichini revienne pour fouetter encore cette pauvre Sophie.

Madame de Rosbourg.

Mme de Fleurville n’a pas dit qu’il fallait demander cela au bon Dieu : elle a dit que Sophie devait demander d’être très bonne, pour que sa belle-mère l’aimât et la rendît heureuse.

Marguerite.

Mais, maman, Mme Fichini est trop méchante pour devenir bonne ; elle déteste trop Sophie pour la rendre heureuse, et, si elle revient, elle reprendra Sophie pour la rendre malheureuse.

Madame de Fleurville.

Chère petite, le bon Dieu peut tout ce qu’il veut : il peut donc changer le cœur de Mme Fichini. So-