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Madame de Fleurville, toujours avec froideur.

Ne vous inquiétez pas du temps que durera votre absence, madame, je suis enchantée de vous rendre ce service.

Madame Fichini.

Dieu ! que vous êtes bonne, chère dame ! que je vous remercie ! Ainsi je puis faire mes préparatifs de voyage ?

Madame de Fleurville, sèchement.

Quand vous voudrez, madame.

Madame Fichini.

Comment ! je pourrais partir dans trois jours ?

Madame de Fleurville.

Demain, si vous voulez.

Madame Fichini.

Quel bonheur ! que vous êtes donc aimable ! Ainsi, je vous enverrai Sophie après-demain.

Madame de Fleurville.

Très bien, madame ; je l’attendrai.

Madame Fichini.

Surtout, chère dame, ne la gâtez pas, corrigez-la sans pitié : vous voyez comment il faut s’y prendre avec elle.

Cependant Sophie allait rejoindre ses amies, pâles d’effroi et d’inquiétude ; elles avaient tout entendu ; elles croyaient que Sophie, tourmentée par la soif, avait réellement bu le vin du cabinet de toilette, et qu’elle n’avait pas osé l’avouer, dans la crainte d’être battue.