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dit de ne pas en parler et qu’on la lui avait donnée.

Madame de Fleurville.

Ma pauvre fille, c’est quelque poupée de vingt-cinq sous habillée en papier qu’on aura donnée à Jeannette, et que Suzanne trouve superbe, parce qu’elle n’en a jamais vu de plus belle.

Marguerite.

Mais non, madame, c’est bien sûr ma poupée ; elle a une robe de taffetas lilas, un seul soulier de satin bleu, et un chapeau de paille avec une plume blanche.

Madame de Rosbourg.

Écoute, ma petite Marguerite, va me chercher Suzanne ; je la questionnerai moi-même, et, si j’ai des raisons de penser que Jeannette a ta poupée, nous allons partir tout de suite pour le moulin.

Marguerite partit comme une flèche et revint deux minutes après, traînant la petite Suzanne, toute honteuse de se trouver dans un si beau salon, en présence de ces dames.

Madame de Rosbourg.

N’aie pas peur, ma petite Suzanne ; je veux seulement te demander quelques détails sur la belle poupée de Jeannette. Est-il vrai qu’elle a une poupée très jolie et très bien habillée ?

Suzanne.

Pour ça, oui, madame ; elle est tout à fait jolie.