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« Partons, s’écrièrent-elles toutes ensemble ; partons vite, chère maman, nous voici toutes les trois.

— Allons, marchons d’un bon pas, et arrivons à l’arbre où la pauvre poupée a passé une si mauvaise nuit. »

Tout le monde se mit en route ; les mamans marchaient vite, vite ; les petites filles couraient plutôt qu’elles ne marchaient, tant elles étaient impatientes d’arriver ; aucune d’elles ne parlait, leur cœur battait à mesure qu’elles approchaient.

« Je vois le grand chêne au pied duquel elle doit être », dit Marguerite.

Encore quelques minutes, et elles arrivèrent près de l’arbre. Pas de poupée ; rien qui indiquât qu’elle aurait dû être là.

Marguerite regardait ses amies d’un air consterné ; Camille et Madeleine étaient désolées.

« Mais, demanda Mme de Rosbourg, es-tu bien sûre de l’avoir laissée ici ?

— Bien sûr, maman, bien sûr.

— Hélas ! en voici la preuve », dit Madeleine en ramassant dans une touffe d’herbes une petite pantoufle de satin bleu.

Marguerite prit la pantoufle, la regarda, puis se mit à pleurer. Personne ne dit rien ; les mamans reprirent le chemin de la maison, et les petites filles les suivirent tristement. Chacune se demandait :

« Qu’est donc devenue cette poupée ? Comment n’en est-il rien resté ? La pluie pouvait l’avoir trem-