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LES MALHEURS DE SOPHIE.

Paul même pleurèrent en quittant le château, les domestiques, les gens du village.

« Peut-être, pensaient-ils, ne reviendrons-nous jamais ! »

Tous ces pauvres gens avaient la même pensée, et tous étaient tristes.

Les mamans et les enfants montèrent dans une voiture attelée de quatre chevaux de poste ; les bonnes et les femmes de chambre suivaient, dans une calèche attelée de trois chevaux : il y avait un domestique sur chaque siège. Après s’être arrêtés une heure en route pour déjeuner, ils arrivèrent à Paris pour dîner. On ne devait rester à Paris que huit jours, afin d’acheter tout ce qui était nécessaire pour le voyage et pour le temps qu’on croyait passer en Amérique.

Pendant ces huit jours, les enfants s’amusèrent beaucoup. Ils allèrent avec leurs mamans se promener au Bois de Boulogne, aux Tuileries, au Jardin des Plantes ; ils allaient acheter toutes sortes de choses : des habits, des chapeaux, des souliers, des gants, des livres d’histoire, des joujoux, des provisions pour la route. Sophie avait envie de toutes les bêtes qu’elle voyait à vendre : elle demanda même à acheter la petite girafe du Jardin des Plantes. Paul avait envie de tous les livres, de toutes les images. On leur acheta à chacun un petit sac de voyage pour leurs affaires de toilette, leurs provisions de la journée et leurs joujoux, comme dominos, cartes, jonchets, etc.