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LES MALHEURS DE SOPHIE.

— Comme il a l’air bon ! dit Sophie. Allons vite le dire à maman.

lambert.

Tenez, monsieur Paul, montez dessus ; mademoiselle Sophie va monter derrière vous ; je le tiendrai par son licou.

sophie.

Mais si nous tombons ?

lambert.

Ah ! il n’y a pas de danger, je vais marcher près de vous. D’ailleurs, on me l’a vendu pour un bourri parfait et très doux. »

Lambert aida Paul et Sophie à monter sur l’âne ; il marcha près d’eux. Ils arrivèrent ainsi jusque sous les fenêtres de Mme de Réan, qui, les voyant venir, sortit pour mieux voir l’âne.

On le mena à l’écurie ; Sophie et Paul lui donnèrent de l’avoine ; Lambert lui fit une bonne litière avec de la paille. Les enfants voulaient rester là à le regarder manger ; mais l’heure du dîner approchait, il fallait se laver les mains, se peigner, et l’âne fut laissé en compagnie des chevaux jusqu’au lendemain.

Le lendemain et les jours suivants, l’âne fut attelé à la petite charrette à chiens, en attendant que le charron fît une jolie voiture pour promener les enfants et une petite charrette pour charrier de la terre, des pots de fleurs, du sable, tout ce qu’ils voulaient mettre dans leur jardin. Paul avait appris à atteler et dételer l’âne, à le brosser, le peigner,