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LES MALHEURS DE SOPHIE.

paul.

Je commence à croire qu’il ne reviendra pas si tôt.

sophie.

Moi, je crois, au contraire, qu’il va arriver.

paul.

Attendons, je veux bien,… mais (il bâille)… c’est bien ennuyeux.

sophie.

Va-t’en, si tu t’ennuies ; je ne te demande pas de rester, je resterai bien toute seule.

paul, après avoir hésité.

Eh bien ! je m’en vais, tiens ; c’est trop bête de perdre sa journée à attendre. Et à quoi bon ? Si Lambert ramène un âne, nous le saurons tout de suite ; tu penses bien qu’on viendra nous le dire dans notre jardin. Et s’il n’en ramène pas, à quoi sert de nous ennuyer pour rien ?

sophie.

Allez, monsieur, allez, je ne vous en empêche pas.

paul.

Ah bah ! tu boudes sans savoir pourquoi. Au revoir, à dîner, mademoiselle grognon.

sophie.

Au revoir, monsieur malappris, maussade, désagréable, impertinent.

paul fait un signe moqueur.

Au revoir, douce, patiente, aimable Sophie !

Sophie courut à Paul pour lui donner une tape ; mais Paul, prévoyant ce qui allait arriver, était