drai-je quand on me demandera si c’est moi ? » Sophie ne pensa à rien qu’au bonheur d’avoir la boîte.
Toute la matinée se passa sans que la maman s’aperçût du vol de Sophie ; mais à l’heure du dîner, quand tout le monde se réunit au salon, Mme de Réan dit aux personnes qu’elle avait invitées à dîner qu’elle allait leur montrer une bien jolie boîte à ouvrage que M. de Réan lui avait envoyée de Paris.
« Vous verrez, ajouta-t-elle, comme c’est complet ; tout ce qui est nécessaire pour travailler se trouve dans la boîte. Voyez d’abord la boîte elle-même ; comme elle est jolie !
— Charmante, répondit-on, charmante. »
Mme de Réan l’ouvrit. Quelle fut sa surprise et celle des personnes qui l’entouraient, de trouver la boîte vide !
« Que signifie cela ? dit-elle. Ce matin, tout y était, et je ne l’ai pas touchée depuis.
— L’aviez-vous laissée au salon ? demanda une des dames invitées.
Certainement, et sans la moindre inquiétude ; tous mes domestiques sont honnêtes et incapables de me voler.
Et pourtant la boîte est vide, chère madame ; il est certain que quelqu’un l’a vidée. »
Le cœur de Sophie battait avec violence pen-