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LES MALHEURS DE SOPHIE.

paul.

C’est ta faute, pourquoi as-tu voulu que je le fisse descendre en lui lançant des balles ?

sophie.

Il fallait seulement lui faire peur et non le tuer.

paul.

Mais je n’ai pas voulu le tuer ; le ballon l’a attrapé, je ne croyais pas être si adroit.

sophie.

Tu n’es pas adroit, tu es méchant. Va-t’en, je ne t’aime plus du tout.

paul.

Et moi, je te déteste. Tu es plus sotte que l’écureuil. Je suis enchanté de t’avoir empêchée de le tourmenter.

sophie.

Vous êtes un mauvais garçon, monsieur. Je ne jouerai jamais avec vous : je ne vous demanderai jamais rien.

paul.

Tant mieux, mademoiselle : je ne serai que plus tranquille, et je n’aurai plus à me creuser la tête pour vous aider à faire des sottises.

la bonne.

Voyons, mes enfants, au lieu de vous disputer, avouez que vous avez agi tous deux sans réflexion et que vous êtes tous deux coupables de la mort de l’écureuil. Pauvre bête ! il est plus heureux que s’il était resté vivant, car il ne souffre plus, du moins. Je vais appeler quelqu’un pour qu’on l’em-