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Sophie.

Tiens, regarde. Dix grandes lignes à apprendre par cœur, et puis il faut que je les écrive d’une écriture soignée. Et encore des chiffres auxquels je ne comprends rien.

Valentine.

Tu trouves que c’est beaucoup ? Moi, qui ai sept ans, comme toi, on m’en donne bien plus, et je le fais pourtant. Montre-moi ce que tu dois apprendre par cœur. »

Si j’étais roi, disait Gros-Jean à Pierre,
Si j’étais roi, voici ce que je ferais, moi :
J’aurais un cheval avec deux panaches
Pour mieux garder mes moutons et mes vaches,
Si j’étais roi, si j’étais roi.

Si j’étais roi, lui répondit Gros-Pierre,
Si j’étais roi, voici ce que je ferais, moi :
J’adoucirais le sort de mon vieux père,
Je donnerais du pain blanc à ma mère,
Si j’étais roi, si j’étais roi.

Valentine, lisant.

« C’est très joli, cela, et très amusant à apprendre ; moi, on me donne des choses bien plus ennuyeuses et difficiles, car je n’y comprends rien. Essaye, tu vas voir comme tu le sauras vite.

Sophie.

Non, je ne veux pas ; je ne le saurais jamais.

Valentine.

Je t’en prie, Sophie, essaye un peu. Je t’aiderai, veux-tu ? Je te ferai répéter. Commence… « Si j’étais roi…