Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.

suite parce que tu dois être le plus coupable, puisque Arthur avait l’air effrayé comme un lièvre ; Sophie riait et paraissait se moquer de toi, tandis que toi, tu avais la mine d’un chat fâché.

Léonce.

Mais, papa…

Le papa.

Chut ! je ne te demande pas de m’expliquer l’affaire ; je t’ordonne de réparer le désordre de la chambre et de tout mettre en place.

Léonce.

Mais, papa…

Le papa.

Tais-toi ! Ramasse tout ce qui est par terre et mets tout en ordre. Quand tu auras fini, tu iras te débarbouiller et changer d’habits.

La maman.

Je leur avais donné pour pénitence de dîner sales et noircis comme ils sont.

Le papa.

Chère amie, je demande grâce, pas pour eux, mais pour moi et mes amis. Ils font mal au cœur à regarder : il nous serait impossible de dîner avec de pareils teinturiers à nos côtés ou en face de nous.

La maman.

Si c’est pour nous, je veux bien qu’on les nettoie. Allez, monsieur Léonce, allez vous débarbouiller et vous habiller, et dites à votre bonne qu’elle en fasse autant pour Sophie et Arthur. »

Léonce avait fini de tout ramasser et tout ran-