Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/358

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prenant à poignée, cela ne veut pas dire que tu ne puisses y toucher.

Sophie.

C’est vrai, ma tante ; je vais essayer. »

Elle en prend une avec précaution et la pose dans le panier sans avoir été pincée. Enhardie par ce succès, elle continue à les prendre et finit par ne plus en avoir peur. En peu de temps les enfants en prennent une si grande quantité, que le panier se trouve plein.

Pierre.

Quelle belle pêche nous avons faite !

Jacques.

Oui, et en si peu de temps ! Il y a deux heures que nous avons commencé.

Henriette.

Tu vois bien, Jeanne, que les écrevisses sont grises.

Jeanne.

C’est vrai ; mais tout de même elles deviennent rouges.

Henriette.

Oui, en cuisant.

Jeanne.

Si nous allions voir comment on les cuit ?

Henriette.

Oui, ce sera très amusant ; je voudrais bien voir comment on les fait mourir. Sais-tu, toi ?

Jeanne.

Non ; mais je pense qu’on les égorge comme des moutons.