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Madame de Rouville.

Avec nos mains, comme de raison.

Henriette.

Mais elles pincent, elles nous feront mal.

Sophie.

Poltronne, va ! Je les prendrai bien, moi !

Élisabeth.

Oh oui ! j’en ai pris bien des fois dans mes mains.

Jacques.

Il faut seulement les prendre avec précaution par le milieu du corps.

Pierre.

Commençons !… Deux pêchettes à l’eau.

Léonce.

Et encore deux. »

Ils mettent leurs pêchettes dans le ruisseau, et les autres continuent jusqu’à ce que les douze y soient. Ensuite, ils s’asseyent sur l’herbe et attendent quelques instants. Ils tirent leurs pêchettes : celles de Pierre, de Léonce et de Henri ont plusieurs écrevisses ; celles de Jacques, d’Arthur et de Louis en ont à peine une ou deux.

Les filles accourent et veulent toutes, à l’exception de Camille et de Madeleine, prendre les écrevisses ; pour en avoir davantage, Sophie les prend à poignée dans la pêchette de Léonce ; aussitôt après les avoir saisies, elle pousse un grand cri, ouvre la main, les écrevisses retombent dans l’eau.

« Mes écrevisses ! s’écrie Léonce.

— Ma main ! elles m’ont pincée au sang ! s’écrie Sophie.