Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/352

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jeanne.

Ah ! par exemple ! Où as-tu jamais vu des écrevisses grises ? Quelle bêtise ! Des écrevisses grises !

Henriette.

J’en ai vu partout, car elles sont toujours grises.

Jeanne.

Et moi, je te dis qu’elles sont rouges ; j’en ai assez mangé pour le savoir.

Henriette.

Je vous dis, mademoiselle, qu’elles sont grises avant d’être cuites, quand elles sont vivantes.

Jeanne.

Je vous dis, mademoiselle, que vous ne savez ce que vous dites. Nous allons demander à Camille. Camille, n’est-il pas vrai que les… ?

Henriette.

Ce n’est pas comme cela qu’on demande. Camille, les écrevisses sont-elles grises ou rouges ?

Camille.

Elles sont grises et rouges : grises quand elles sont en vie, rouges quand elles sont cuites.

Jeanne.

Tu vois bien que j’avais raison.

Henriette.

Comment, toi ! c’est moi, au contraire.

Jeanne.

Puisque Camille a dit qu’elles étaient rouges !

Henriette.

Pas du tout ; elles étaient grises.

Jeanne.

Camille, n’est-il pas vrai que les écrevisses que