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Henriette.

Mais vous ne me dites pas si mon histoire est jolie.

Camille.

Très jolie, ma pauvre petite, et tu es bien gentille de l’avoir si bien racontée.

Henriette.

Merci, Camille ; mais je voudrais savoir ce qu’en pense Sophie.

Sophie.

Pourquoi moi plutôt que les autres ?

Henriette.

Parce que les autres feraient comme Camille par bonté ; mais toi tu diras franchement ce que tu penses.

Sophie.

Oh bien !… alors,… tiens, franchement, elle est un peu bête.

Henriette.

Comment ? Pourquoi ?

Sophie.

Parce que Poucette est en même temps bonne et méchante, et qu’elle est punie d’une façon terrible, comme si elle était une scélérate. Parce que Boursouflé et Joufflue ne sont pas punis de leur tromperie envers leur maman. Parce qu’ils se font voleurs on ne sait pourquoi. Parce qu’on ne coupe pas la tête à des voleurs, mais qu’on les met en prison. Enfin, parce que rien dans ton histoire ne mène à rien.

Henriette., pleurant.

Tu vois bien que j’avais raison de ne pas vouloir