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La nourrice, l’embrassant.

Cher, excellent enfant, tu joueras et tu riras avec les autres ; ce sera pour moi une distraction et un plaisir que de vous voir vous amuser.

Henri.

Oh ! merci, nourrice ! Je suis content, très content que cela t’amuse. Je vais courir le dire à maman et à Pierre.

« Maman, cria Henri tout essoufflé en entrant dans la chambre de sa mère, j’irai dîner chez grand’mère avec Pierre ; nourrice veut bien venir ; elle veut que je joue ; elle dit que de nous voir rire et jouer cela la consolera, au lieu de lui faire du chagrin.

La maman.

J’en étais bien sûre ; alors votre journée est arrangée : vous irez vous promener à deux heures après vos leçons, vous reviendrez à quatre heures faire vos devoirs ; à six heures vous irez dîner chez votre grand’mère, et le soir nous irons chez votre tante de Rouville.

Pierre, entrant.

Maman, voici Mlle Albion qui vient nous donner notre leçon.

Henri.

Ah ! mon Dieu ! et moi qui n’ai pas appris ma fable et les mots anglais.

Pierre.

Voilà ce que c’est ; tu remets toujours au dernier moment. Si tu avais appris tes leçons hier, en même temps que moi, tu les saurais comme moi.