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RÉCIT D’HENRIETTE.


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n avait décidé dans la journée que ce serait Henriette qui commencerait. Elle s’y résigna de bonne grâce, et, quand on fut réuni, elle commença sans se faire prier et sans paraître contrariée.

« Il y avait une petite fille pas plus grande que le Petit Poucet, et qui s’appelait Poucette ; elle était maligne et pleine d’esprit. Sa maman la gâtait à cause de sa petite taille. On ne pouvait pas la punir, car elle était si petite ! Un soufflet l’aurait tuée, un coup de bâton aussi ; elle était donc plus heureuse que son frère Boursouflé et que sa sœur Joufflue qu’on battait très souvent. Cela faisait de la peine à Poucette, qui les aimait, quoiqu’elle fût très méchante et qu’elle n’aimât pas sa maman : elle cherchait toujours à les secourir quand ils avaient fait une bêtise, et elle était enchantée de jouer des tours à sa maman. Un jour, ils trouvèrent un panier de