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défendre. On ne trouve qu’un bâton, personne n’avait de couteau : on le lui jette ; il court pour le ramasser ; l’ours, qui avait été plus leste que lui, arrive le premier, attrape le bâton et le brise de ses deux pattes de devant comme je briserais une allumette.


Il entraînait un petit garçon.

On jette un autre bâton, l’homme parvient à le saisir ; l’ours vient à lui ; l’homme brandit son bâton, donne des coups épouvantables sur la tête et les pattes de l’ours, qui entre en fureur et s’élance sur l’homme avec tant de violence, qu’il le renverse. Au même moment, plusieurs soldats, qu’on avait été prévenir, accouraient avec leurs fusils chargés. Ils veulent tirer sur l’ours. Impossible ! l’ours et l’homme se débattaient, se roulaient ; en voulant tuer l’ours, les soldats auraient tué l’homme. Enfin, l’ours lâche l’homme, qui va rouler assez loin ; les soldats profitent de ce moment pour tirer tous ensemble sur l’ours ; qui paraît très blessé, car il se roule en rugissant ; le sang coule de plusieurs blessures ; en se tordant et en se roulant,