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Élisabeth, riant.

Dans ses entrailles, si tu aimes mieux.

Sophie.

Encore mieux ! Elle sera jolie, ton histoire, à en juger par la première phrase.

Léonce.

Mon Dieu, Sophie, que tu es ennuyeuse ! Tu critiques tout, tu interromps sans cesse. C’est impossible de raconter avec toi ! on ne sait plus ce qu’on dit.

Valentine.

Ne l’écoute pas, ma pauvre Élisabeth. Raconte ta visite au Jardin des Plantes ; je suis sûre que ce sera amusant.

Élisabeth.

Je crois que oui. Il y a deux choses à raconter : une terrible et une drôle. Je commence par la terrible. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là au Jardin des Plantes…

Sophie.

Ce jour-là, tu dis : quel jour ?

Élisabeth.

Le jour dont je parle. Je ne te répondrai plus. La foule se pressait autour des fosses où étaient les ours ; on leur jetait du pain, des gâteaux ; ils grimpaient à des espèces d’arbres qui sont au milieu de leurs fosses ; je n’étais pas satisfaite quand je les voyais en haut, il me semblait qu’ils allaient s’élancer sur la foule. Pendant que nous regardions les ours manger, grimper et jouer, nous entendons les cris d’une dame qui appelle :