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Élisabeth.

C’est vrai, cela, tout de même.

Jacques.

Non, ce n’est pas mentir ; grand’mère disait vrai et en même temps elle sauvait la pauvre Marguerite.

Sophie.

Mon Dieu, que vous êtes tous bêtes ! Vous ne comprenez pas ce que je veux dire !

Léonce.

Eh bien, je te remercie, par exemple, des douceurs que tu dis à la société !

Sophie.

Ah bah ! vous m’ennuyez. Et moi je dis tout de même que je ne crois pas que des bêtes puissent être ivres.

Camille.

Demandons-le à papa, il le saura bien.»

Les enfants coururent tous demander à M. Éliant si l’histoire pouvait être vraie.

M. Éliant.

Quelle histoire ? Je ne la connais pas.

On lui raconta l’ivresse et la mort du cochon.

« Je vais vous en faire une expérience dès ce soir ; ce sera plus amusant encore que l’histoire de Pierre. Nous allons prendre de l’avoine que nous ferons tremper dans de l’eau-de-vie, et nous la donnerons aux poules ; vous verrez l’effet qu’elle produira.

Camille.

Et si les poules meurent comme le pauvre cochon ?