Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous raconte des bêtises incroyables, comme si grand’mère faisait jamais des bêtises.

Camille.

Elle n’en fait plus depuis qu’elle est grande : mais quand elle était petite, elle faisait tout comme nous.

Sophie.

Grand’mère ! Ha ! ha ! ha ! je voudrais voir grand’mère faisant des bêtises. Ce doit être drôle ! Je vais lui demander ce soir de nous en faire seulement une.

Valentine.

Tu vas te faire gronder par ta maman.

Sophie.

Non, car elle ne le saura pas ; je le dirai tout bas à grand’mère.

Henriette.

Grand’mère le lui dira.

Sophie.

Pas de danger, va ! Grand’mère est fine ; elle raconte des choses de nous à ta maman, à celle de Pierre et de Henri ; mais pas de danger qu’elle les dise à maman, ni à la maman de Marguerite, ni à celle de Madeleine, ni à celle de Valentine.

Louis.

Bah ! tu te figures cela.

Sophie.

Puisque j’ai entendu grand’mère presque mentir pour nous excuser.

Jacques.

Ce n’est pas vrai, cela ; grand’mère ne ment jamais.