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Marguerite.

Une bête ne peut pas deviner un voleur, pas plus qu’un panier.

Pierre.

Les méchants craignent toujours d’être découverts ; c’est pourquoi on leur fait si facilement peur.

Henri.

C’est donc pour cela que les Anglais ont toujours peur des Français ?

Léonce.

Qui est-ce qui t’a dit cela ?

Henri.

Ce sont eux-mêmes. Les petits Anglais que je voyais cet hiver aux Tuileries disaient toujours que les Français les attaqueraient, les brûleraient, leur prendraient leurs villes, et que pour cela ils étaient obligés de faire beaucoup de canons, de bâtir des vaisseaux et beaucoup d’autres choses très chères. J’étais content quand ils me disaient cela, parce que je sais bien que les Français se moquent bien de leurs canons, de leurs vaisseaux et de leurs murs.

Pierre.

Quand je serai grand, je me ferai marin, pour me battre contre les Anglais.

— Moi aussi ! moi aussi ! dirent tous les garçons.

Sophie.

Et nous autres, que ferons-nous pour vous aider ?

Jacques.

Vous ? vous serez nos cantinières.