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— Michel est un mauvais sujet ; c’est déjà beaucoup contre lui. Quand il a descendu le livre, il est resté longtemps sans revenir, après avoir demandé à la cuisine un couteau pour votre bonne, qui ne l’avait pas demandé et qui n’en a pas eu. Il cachait ses deux mains sous sa blouse en s’en allant, et il est resté longtemps enfermé dans sa chambre. En effet, on les y a trouvées. Mais nous savons que Marc est un bon et honnête garçon. Il a été chez son père pour préparer une surprise qu’ils veulent vous faire demain, mes enfants, et il vous a même quittés le plus tôt qu’il a pu pour terminer son travail. Il a eu l’air surpris et indigné quand Michel l’a accusé ; quand on a trouvé les images à l’endroit que Michel a indiqué, son visage a exprimé une honnête colère et il s’est écrié  : « C’est toi qui les y a mises ! » Toutes les apparences sont contre Michel, et pour Marc selon moi. Tout à l’heure je m’assurerai du vrai coupable.

— Comment ferez-vous, papa ?

— Vous verrez. Patience pendant une heure encore. »

Les enfants attendirent avec une vive impatience. Au bout d’une heure, le papa fit appeler ses enfants dans la salle à manger ; ils y trouvèrent tous les domestiques réunis. Le valet de chambre, père de Marc, apporta un panier couvert d’une serviette et le posa sur une petite table placée au milieu de la salle. Le papa s’avança et dit  :

« Ce panier contient le moyen de me faire con-