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du cocher, et qui aurait bien voulu faire le même service que Marc ; mais la bonne ne voulait pas, parce que Michel était menteur et grognon.

Un jour qu’il pleuvait, les enfants, ne pouvant sortir, s’amusaient à regarder de beaux livres pleins d’images ; Marc était avec eux, comme toujours. Ils regardaient tous avec tant d’attention une image qui représentait une chasse au lion, qu’ils ne virent pas Michel qui était entré et qui regardait les images par-dessus leurs têtes.

Quand ils eurent bien longtemps regardé ce lion, qui tenait dans sa gueule la tête d’un malheureux Arabe, et qui était entouré d’hommes, de femmes et d’enfants égorgés, déchirés, Marc leva la tête et aperçut Michel.

Marc.

Tiens ! Michel. Que veux-tu ?

Michel.

Ton père te demande ; il te fait dire de descendre tout de suite.

— J’y vais, dit Marc en se levant. Pardon, messieurs, si je vous laisse ; mais papa a besoin de moi, il faut que j’y aille.

— C’est ennuyeux, dit le plus grand garçon, qui s’appelait Charles ; viens nous rejoindre dans la serre. »

Marc s’en alla en promettant de revenir. Michel restait impassible. Pour le faire partir, la bonne lui donna le livre d’images en lui disant de le reporter sur la table du salon d’entrée.

Michel prit le livre et descendit.