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Deux minutes après, Sophie arrive en riant.

« Est-ce que tout de bon mon histoire était ennuyeuse ? demanda-t-elle à Élisabeth.

Élisabeth.

Très ennuyeuse, je t’assure.

Sophie.

Voulez-vous que je vous en raconte une autre très amusante de gros singes qu’on appelle orangs-outangs ?

Élisabeth.

Oh non ! je t’en prie ; nous en avons assez.

Marguerite.

D’ailleurs c’est au tour de Jacques.

Jacques.

C’est que j’ai peur de vous ennuyer aussi ; je ne sais pas grand-chose, moi, et je ne peux pas raconter comme Camille.

Sophie.

C’est égal, raconte toujours ; ce sera certainement aussi bien que moi, peut-être mieux.

Camille.

Voyez comme Sophie est modeste ; tu n’as pas d’orgueil du tout, Sophie ; c’est très bien, je t’assure.

Sophie.

Je serais bien bête d’en avoir.

Camille.

On est toujours bête d’en avoir ; et tant de personnes en ont pourtant ! Allons, mon petit Jacques, commence ton histoire. »