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La souris.

Prends garde, Lamalice ; réfléchis bien.

Lamalice.

Je n’ai pas besoin de réflexion pour voir que si j’acceptais les conditions que vous voulez bien me proposer et que je ne pusse pas les remplir, j’entraînerais mes parents dans mes malheurs ; tandis que, restant comme je suis, il n’y a que moi qui courre des dangers.

La souris.

Adieu, Lamalice. Si tu changes d’avis, appelle-moi ; il sera temps jusqu’à ta mort. »

La souris disparut. La femme Sanscœur n’avait rien dit pendant la conversation de Lamalice avec la souris. Quand cette dernière eut disparu :

« Je trouve que tu as eu tort, dit-elle ; tu aurais facilement trouvé deux souris par jour, et tu nous aurais débarrassés de ce méchant Esbrouffe.

Lamalice.

Et si j’avais manqué de souris un jour seulement, vous en auriez souffert comme moi, tandis qu’à présent moi seule serai l’objet de la colère d’Esbrouffe.

Mère Sanscœur.

Tu as raison. D’ailleurs, quel mal peut-il te faire ? Tu sauras bien te défendre, comme tu l’as fait jusqu’à présent.

— Oui, cousine », dit tristement Lamalice, qui était peinée de voir sa cousine prendre si froidement les dangers dont elle était menacée.

La journée s’acheva tranquillement ; Lamalice