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le gardes fidèlement, sans jamais lui permettre de quitter sa prison et sans jamais oublier de lui donner une souris pour son repas du matin et du soir, je continuerai ma protection. Acceptes-tu ?

Lamalice.

Mais comment ferai-je, madame la souris, pour me procurer une souris deux fois par jour et tous les jours ? Je ne puis courir après elles pour les attraper.

La souris.

Non, mais tu peux les prendre dans des pièges, dans des souricières. Encore une fois, acceptes-tu ?

Lamalice.

Et si je refuse, qu’en arrivera-t-il ?

La souris.

Que tu seras, comme auparavant, tourmentée par Esbrouffe, furieux des tours que tu lui as joués.

Lamalice.

Et si je ne puis avoir de souris en quantité suffisante pour le chat ?

La souris.

Alors tu retomberas au pouvoir du chat, qui est le méchant génie protecteur d’Esbrouffe, et qui se vengera sur vous tous de l’emprisonnement que je lui ai fait subir.

Lamalice Et mes parents, si je refuse de garder le minet ?

La souris.

Tes parents n’ont rien à craindre ; toi seule, tu es menacée.

— Alors je refuse, dit Lamalice sans hésiter.