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Henri.

Tu n’as pas besoin du dé de Lamalice pour taper : nous en savons tous quelque chose.

Sophie.

Bah ! bah ! Quand j’ai le malheur de vous toucher, vous savez bien me le rendre ; et c’est pourquoi je voudrais être invisible pour vous taper à mon aise quand vous m’impatientez.

Camille.

Heureusement pour nous que tu es très visible, et, heureusement pour toi, tu es plus méchante en paroles qu’en actions : à t’entendre on croirait que tu es en colère, injuste, égoïste, et au fond tu es très bonne et très aimable.

Sophie.

Merci de le dire, et surtout de le penser, ma bonne Camille ; c’est bien toi qui es bonne et aimable.

Marguerite.

Quand finiras-tu Esbrouffe et Lamalice ? Je voudrais bien savoir si Lamalice parvient à le chasser.

Camille.

Demain j’espère finir ; mais c’est très long ; je ne sais si je pourrai. »

Des bâillements commençaient à se faire entendre ; les plus jeunes se pelotonnaient ou s’étendaient sur l’herbe pour dormir ; les plus grands même cherchaient à appuyer leurs têtes et leurs coudes. Ces mouvements, accompagnés de silence, attirèrent l’attention des mamans, qui les en-