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ce que Mme de Fleurville avait à leur dire, ils devinrent calmes et tranquilles, souriant avec malice.

Marguerite.

C’est vrai, Camille n’a pas besoin de panier.

Sophie.

Tais-toi donc, tu parles toujours trop !

Marguerite.

Moi ! je n’ai rien dit. N’est-ce pas, Camille, que tu ne sais rien ?

Sophie.

Là ! la voilà qui recommence ! Tais-toi, je te dis.

Jacques.

Laisse-la, Sophie ; elle n’a rien fait de mal ; elle est si petite !

La maman.

Voyons ! pas de disputes. Nous sommes en retard ; partons et marchons vite. »

Tous se mirent en route pour aller se joindre aux enfants du village, qui attendaient sur la place ; ils les trouvèrent rassemblés. Les enfants prirent leur rang pour entrer à l’église. Quand on fut à quelques pas de la porte, on vit paraître le curé, tenant à la main une bannière légère en soie blanche, sur laquelle était peinte une image de la Sainte Vierge ; au-dessous était brodé en lettres d’or :

offrande affectueuse de tous les enfants
assistant à la procession du 16 octobre 1861
à mademoiselle Camille de Rouville,
la meilleure de toutes
.


Le curé s’avança et chercha des yeux Camille,