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rons dedans, et ramenons tout à la maison ; le cuisinier nous en fera cuire tant que nous en voudrons.

Madeleine.

Oui, oui, allons ! Que chacun prenne sa brouette ; Camille, Pierre et Léonce amèneront la charrette. »

Ils partirent tous, à qui courrait le plus vite ; les quatre petits restaient en arrière, malgré leurs efforts. Camille, toujours bonne et attentive, les voyant se dépêcher, se presser sans pouvoir arriver, retourna sur ses pas.

« N’allons pas plus loin, mes chers petits ; attendons-les ; il faudra bien qu’ils repassent par ici.

— C’est vrai ! Ah ! que je suis fatigué ! » dit Gaston en se laissant tomber à terre.

Paul, Armand et Marie-Thérèse s’assirent près de lui et de Camille. Ils attendirent, attendirent longtemps : personne ne revenait. Camille commença à trouver le temps un peu long ; les petits s’ennuyaient, ils demandaient à rentrer.

« Rentrons », dit Camille.

Ils se levèrent et se dirigèrent à pas lents vers la maison. Tout était tranquille quand ils arrivèrent ; on n’entendait, on ne voyait personne. Camille demanda au cuisinier s’il n’avait pas vu ses cousins et cousines.

« Oui, mademoiselle, ils sont revenus il y a déjà quelque temps ; ils ont mangé des marrons que j’avais pour eux et que je venais de faire cuire, et…

— Et nous ? et nous ? » s’écrièrent les quatre petits.