Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.

si loin le feu et les cendres ! Je ne l’aurais pas cru si je ne l’avais pas vu.

Henriette.

C’est bien heureux que Camille nous ait prévenus. Nous aurions tous été brûlés vifs, grâce à l’heureuse idée de Sophie.

Sophie.

Quelle bêtise ! brûlés vifs ! Nous aurions eu de la cendre dans la figure, voilà tout !

Élisabeth.

De la cendre dans la figure, dans les yeux, des charbons brûlants sur nos robes, qui auraient pris feu.

Sophie.

Eh bien, nous nous serions roulées sur l’herbe ! Ce n’est pas difficile !

Camille, gaiement.

Mais il vaut encore mieux que nous n’ayons eu ni cendres, ni charbons enflammés. Le bon Dieu nous a préservés aujourd’hui comme toujours. Je l’en remercie de tout mon cœur.

Armand.

Et nos marrons ! Nous n’en avons pas, tout de même.

Paul.

Je voudrais bien en manger, moi.

Louis.

Comment donc faire ?

Camille.

Savez-vous ce qu’il faut faire ? Allons chercher nos brouettes et notre charrette, mettons nos mar-