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teaux, avec leurs doigts même ; et bientôt le trou fut fait. Ils y mirent de petits morceaux de bois, puis ils placèrent les marrons.

« Arrêtez ! leur cria Camille ; avez-vous fendu les marrons avant de les mettre dans le trou ?

Arthur.

À quoi bon les fendre ?

Camille.

Si vous ne les fendez pas, ils sauteront et vous brûleront.

Léonce.

C’est impossible, puisque nous mettons par-dessus de la terre et une montagne de bois. Est-ce qu’une montagne peut sauter ?

Camille.

Elle sautera très bien, et plus haut que toi.

Sophie.

Non, non, ce sont des sottises ; rien ne sautera ; laissez-moi faire et n’ayez pas peur.

Jacques.

Tout de même, je ne resterai pas à côté ; je crois que Camille a raison.

Valentine.

Je m’en irai avec toi. C’est plus sûr.

Marguerite.

Je me mettrai près de Camille. J’ai peur.

— Et moi aussi, dirent les autres, qui commençaient à craindre que l’invention de Sophie ne fût pas excellente.

Paul.

Où irons-nous ? À la maison ?