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Comme tu es lasse, Camille ! comme tu es rouge !

Paul.

Et comme tu sues !

— Qui est-ce qui veut faire cuire des marrons, s’écria Élisabeth.

— Moi, moi ! répondirent les autres tout d’une voix.

Élisabeth.

Venez alors chercher du bois mort. »

Tous coururent dans le bois, le long des haies, ramasser des branches sèches.

« C’est bon, c’est bon, dit Camille en riant ; nous allons avancer notre ouvrage pendant ce temps. Dites donc, petits garçons, cria-t-elle aux gamins qui étaient montés dans les arbres, voulez-vous m’aider à ramasser des marrons ? vous en aurez chacun douze pour votre peine.

— Certainement, mam’selle, et de grand cœur », répondirent les gamins en dégringolant lestement jusqu’à terre.

Ils étaient huit, et ils étaient tous à l’œuvre. Comme ils étaient très reposés, l’ouvrage marcha vite, et en quelques minutes il y eut tant de marrons que les tas des quatre petits se trouvèrent plus gros que ceux des grands. Les petits étaient enchantés ; ils couraient d’un tas à l’autre pour juger de la grosseur ; ils les mesuraient avec de petits bâtons.

Armand.

Tiens, Marie-Thérèse, vois le mien comme il est gros.